Priština – Budva

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Ça commence par la traversée du Kosovo. Les plaines, les maisons inachevées, les drapeaux albanais et les monuments aux morts de l’UÇK, partout, puis l’arrivée à Peć, la montée des gorges de Rugova, la route qui rétrécit, qui cesse d’être goudronnée, qui devient un chemin poussiéreux, qui bifurque et nous laisse le choix entre un sentier forestier de montagne et le bord d’un ravin, qui passe de la piste caillouteuse au raidillon pierreux, qui se termine à la frontière monténégrine par un trou plein de blocs antichars, qui arrêtent les deux motards surgis de l’autre côté du trou en provenance directe de Belgique (« de la ville natale de Kim Clijsters ! Vous la connaissez ? » qu’il me dit, l’autre, quand je lui demande s’ils accepteraient un échange de véhicules pour poursuivre nos routes respectives) et que nous à aidons à franchir le trou en manquant de perdre une moto dans le ravin.

Et c’est là que j’ai oublié de photographier le trou¹.

Faire demi-tour, retourner à Peć pour prendre la route de Jablanica, puis le passage de frontière au sommet d’un col, le pompiste de Berane qui, à la question « est-ce qu’on peut prendre la route du sud pour rallier Podgorica ? » répond « NIET !!! » l’air terrifié comme si elle était infestée de grands-mères-bosniennes-zombies et de chèvres-vampires, la course-poursuite avec le train jusqu’à Kolašin, la descente des gorges de la Morača façon fringant poney, les feux de forêts à Podgorica et enfin l’arrivée à Budva par une route de montagne impossible à photographier qui nous plonge d’un coup dans l’enfer touristique. Elle m’avait pas manqué, la civilisation.